FUKUSHIMA

 

Veuillez excuser la qualité de ces photos ; elles ont été prises à une époque où je maîtrisais mal les techniques de cadrage et l’utilisation de mon appareil.

  Le 11 mars 2011, un séisme dévastateur et un tsunami géant ont frappé le Japon, déclenchant l’accident nucléaire de Fukushima Daiichi, le plus grave depuis Tchernobyl. Face à la catastrophe et la libération de matériaux radioactifs, des centaines de milliers de personnes ont dû évacuer, laissant derrière elles villes et villages désormais figés dans le temps. Une carte des zones d’exclusion révèle l’étendue de cette tragédie (celle ci datant de 2017, année de mon exploration).

La zone rouge, interdite d’accès et non décontaminée, symbolise le cœur de la désolation. La zone orange représente des secteurs nécessitant une décontamination approfondie avant un éventuel retour. Enfin, la zone verte, décontaminée et considérée comme sûre, permet des retours limités, bien que le traumatisme et la méfiance persistent. Ces territoires abandonnés sont les témoins silencieux d’une catastrophe qui a redéfini le rapport de l’humanité à l’énergie nucléaire.

Des tonnes de terre et de débris radioactifs résultant de la décontamination sont entreposées temporairement dans des sacs noirs géants un peu partout dans la préfecture de Fukushima. Le gouvernement japonais gère actuellement l’enlèvement et le transport de ces déchets vers un site de stockage intermédiaire désigné, où ils doivent rester sur plusieurs décennies.

 Il est désormais courant d’observer des compteurs Geiger visibles publiquement sur des lampadaires ou des panneaux d’affichage, affichant en temps réel le niveau de radioactivité ambiante.

Au cœur de la zone d’exclusion de Fukushima, notre objectif s’est porté sur l’exploration de la ville de Tomioka, un lieu autrefois dynamique (lors de notre exploration en 2017 cette ville était en zone orange).

Malgré les efforts de décontamination, de nombreux quartiers restent figés dans le temps, offrant un aperçu poignant de l’abandon soudain qui a suivi l’accident de 2011. En déambulant dans ses rues et ses bâtiments, nous avons pu constater l’omniprésence du temps suspendu. Tomioka est un témoignage frappant de la vie qui s’est arrêtée net, nous rappelant la puissance dévastatrice des événements.

Tomioka comptait 15 000 habitants avant la catastrophe. En 2020, moins de 10% de la population était retournée y vivre…

 

Cette exploration à pour moi une dimension toute particulière : elle fut la toute première incursion dans un lieu abandonné. Ce fut une expérience fondatrice où un mélange d’émerveillement, d’appréhension et de profonde mélancolie a créé une atmosphère si singulière. Cette première immersion, à la fois troublante et fascinante, a éveillé en moi, cette nouvelle passion pour l’exploration de ces lieux chargés d’histoire.

Pour conclure sur une note « positive », le Japon s’est distingué par sa capacité à aller de l’avant avec une rapidité remarquable après la triple catastrophe. Le pays a tiré les leçons du drame de 2011 en lançant des projets d’envergure visant à se prémunir contre les prochaines menaces. Au détriment de l’esthétique du paysage côtier, une digue géante est ainsi érigée le long des côtes les plus vulnérables. Parallèlement, dans les zones reconstruites, les nouvelles constructions et les bâtiments essentiels sont surélevés significativement, afin d’être le mieux préparés et le plus parés possible face aux futurs aléas climatiques et aux risques de tsunami.

Pour aller plus loin:

Gestion de la Centrale (Fukushima Daiichi) : La situation est stabilisée. Les cœurs des trois réacteurs endommagés sont froids et maintenus en état de refroidissement. L’effort principal consiste désormais à préparer l’extraction totale du corium (Le corium est le résultat de la fusion de plusieurs éléments du cœur du réacteur nucléaire lors d’un accident grave) une opération extrêmement complexe dont l’achèvement est projeté entre 2041 et 2051 

Gestion de l’Eau Contaminée : Le défi majeur est l’infiltration continue de la nappe phréatique dans les sous-sols des réacteurs. Pour la maîtriser, TEPCO utilise des systèmes de pompage et de traitement et a construit une paroi de glace autour de l’îlot réacteur.(cela fait référence à l’endroit ou se trouve les 6 réacteurs)

Gestion des déchets Radioactif: La décontamination des sols a généré des volumes importants de terre et de débris faiblement radioactifs. Ces matériaux sont stockés temporairement dans des sacs noirs géants sur le site et dans la préfecture, en attendant de trouver un lieu de stockage permanent.

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